[DOSSIER] Forage gaz naturel : tout savoir sur la chaîne gazière en gisements offshore

offshore
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Avant d’arriver dans les réseaux GRDF pour être utilisé, entre autres, sur le marché résidentiel et tertiaire comme combustible dans la production de chaleur, le gaz naturel nécessite plusieurs phases. Le point sur cette énergie fossile utilisée par 1/3 des français (chauffage, eau chaude, cuisine) et les différentes étapes de la chaîne gazière en gisements offshore.

Zoom sur les gisements offshore de gaz naturel

Le gaz, naturellement présent dans certaines roches poreuses du sous-sol est un hydrocarbure au même titre que le pétrole. Principalement issu de la décomposition des algues et du plancton, le gaz naturel utilisé aujourd’hui n’est plus lié, comme par le passé, à la production de pétrole (gaz associé). Les gisements offshore ou terrestre de gaz sont aujourd’hui majoritairement ‘non associés’. Un gisement ‘au large des côtes’ s’exploite via un navire dédié ou une plateforme de forage gaz en mer. Flottantes ou fixes, les plateformes de forage offshore permettent l’extraction verticale du gaz naturel via la technique de la fracturation hydraulique. Naturellement sous pression dans les roches, l’extraction est relativement aisée.

La Russie, l’Iran et le Quatar concentrent la moitié des réserves mondiales de gaz naturel selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE). La France, qui importe 98 % de gaz, s’approvisionne pour moitié en Norvège et aux Pays-Bas. Les autres pays fournisseurs de la France en gaz naturel sont principalement l’Algérie et la Russie.

Transport du gaz naturel : comment ça se passe ?

Une fois extrait et débarrassé de ses composés de soufre et de CO2, le gaz est acheminé jusqu’aux infrastructures gazières afin d’être livré aux particuliers selon les besoins. Le transport du gaz naturel se fait par :

Voie terrestre

En France, les 32 000 kms de gazoducs assurent 86 % du transport du gaz naturel conventionnel. Il s’agit de canalisations en acier enterrées à environ 1 m de profondeur où le gaz à circule à une vitesse approximative de 30 km/h. Tous les 150 kms, des stations de compressions permettent de compenser les pertes de pression dues aux frottements.

Voie maritime

4 terminaux méthaniers permettent de réceptionner le gaz naturel liquéfié (GNL) acheminé depuis les plateformes de forage par bateau : Montoir-de-Bretagne, Fos Tonkin, Fos Cavaou et Dunkerque. Ces terminaux stockent le gaz puis le regazéifient avant de l’injecter dans le réseau de transport de gaz naturel ou GRTgaz.

Il n’existe que deux gestionnaires de GRTgaz en France : GRTgaz (filiale d’ENGIE détenant 86 % du réseau) et TIGF (filiale de TOTAL dans le sud-ouest).

gaz offshore
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Comment est stocké le gaz naturel après forage ?

Enjeu stratégique de sécurisation des marchés, le gaz naturel est conservé dans des sites de stockage aériens ou souterrains. Ce stockage permet d’adapter les approvisionnements à la demande (jusqu’à 6 fois plus importante l’hiver) et limiter la dépendance énergétique vis à vis de facteurs extérieurs géopolitiques ou techniques.

Le principal opérateur de stockage de gaz naturel en France (et en Europe) est le groupe Storengy filiale d’Engie. Il gère actuellement 14 sites de stockage en France : 4 sites en cavités salines, 9 en nappes aquifères et 1 site dans un ancien gisement de gaz naturel (stockage en gisement déplété). Storengy investit également dans la production de gaz renouvelable ou biogaz.

Distribution du gaz naturel : qui s’en charge en France ?

C’est principalement GRDF (Gaz Réseau Distribution France) qui assure la distribution de gaz aux 11 millions de consommateurs français (96 %). les 4 % restants sont assurés par 24 autres gestionnaires de réseaux de distribution (GRD) : des Entreprises Locales de Distribution ou ELD.

Gaz naturel versus biogaz, qui l’emporte ?

Si les avis divergent en matière de durée d’approvisionnement du gaz naturel (60 ans pour l’AIE, 100 ans pour Total…), cette ressource n’est pas inépuisable. Elle est concurrencée, malgré les nombreuses controverses, par le gaz de schiste dont la production devrait permettre un approvisionnement sur plus de 150 ans. Enfoui entre 1 500 et 3 000 m, ce gaz dit ‘non conventionnel’ issu de roches marneuses ou argileuses, est difficile à extraire. Son exploitation est plus polluante que le gaz conventionnel pour les nappes phréatiques.

Si la demande en gaz naturel est en hausse depuis une trentaine d’année en raison de ses qualités environnementales (peu d’émission de particules fines et de GES), ce gaz conventionnel est loin d’avoir un impact environnemental neutre. L’extraction, le transport et la combustion de gaz induisent de fortes émissions d’un gaz à effet de serre : le méthane.

Impact environnement

Si l’impact environnemental du gaz naturel est pointé par les écologistes, la dépendance énergétique des européens envers des pays au contexte géopolitique tendu constitue un autre critère en défaveur du gaz. Sans parler du transport via gazoducs dans des pays instables…

Malgré le coût plus élevé des énergies bleues, les acteurs prennent peu à peu conscience de l’incontournabilité des énergies 100 % renouvelables pour relever les défis du réchauffement climatique.

Dans ce contexte tendu, le gaz naturel conventionnel apparaît comme une alternative acceptable (marché résidentiel, secteur industriel, production d’électricité…) en attendant le développement de la production de biogaz à l’horizon 2030.

Auteur : Vincent T.