2019 : une année qui s’annonce compliquée pour l’éolien en mer

Les éoliennes en mer commencent à faire parler d’elles en France, mais il semble que pour chaque pas en avant, la France décide de faire deux pas en arrière. Début décembre, neuf acteurs des EMR (Énergies Maritimes Renouvelables) ont adressé une lettre au gouvernement pour protester contre les objectifs peu encourageants prévus pour 2019 et pour le futur.

Une PPE décevante pour le secteur éolien offshore

une plage avec un champt d'éoliennes au loin

Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) devait être revue fin 2018. Les différents acteurs de l’énergie bleue espéraient bien que ce texte suivrait les engagements que la France a pris ces dernières années : neutralité carbone, réductions des émissions, pourcentages d’énergies propres en hausse, etc.

Mais il n’en fut rien. La PPE se montre bien timide en matière de PMR, qui sont pourtant déjà sous-exploitées en France.

Si l’objectif de 5,2 GW en 2028 est déjà bien en deçà de ce qui se pratique ailleurs en Europe, il devient ridicule lorsque l’on sait que 3,5 GW sont déjà inclus dans des appels d’offre datant d’avant 2019. Les nouveaux projets se compteront donc sur les doigts d’une main. Au grand dam des acteurs du secteur et des écologistes.

Un retard difficile à rattraper pour la France

Ce n’est donc pas en 2019 que la France pourra se débarrasser de son image de cancre des énergies renouvelables, et surtout de l’éolien en mer. Dommage, car en Europe il y a pourtant des exemples à suivre. Le Danemark, par exemple, qui produit 40% de son énergie avec des éoliennes. Le chiffre est de 20% pour l’Espagne et de 13% pour le Royaume-Uni. En 2018, la France atteint avec peine les 4%.

Et parmi ces 4%, l’éolien en mer est bien à la traine. Ce retard est du en majeure partie à un départ lent et tardif de l’industrie en France. En effet, les premiers grands projets ont été planifiés entre 2012 et 2014 mais n’ont toujours pas vu le jour. Si bien que les ingénieurs et entreprises françaises spécialisés dans les parcs éoliens en mer travaillent plus à l’étranger que chez nous.

Mais ce qui retarde aussi le développement de cette technologie et son installation, c’est la pluie de contentieux qui tombe sur un projet dès sa validation. C’est donc pour cela que l’espace marin français (qui, rappelons-le, est le deuxième plus grand du monde) n’accueillera pas de parcs éoliens avant 2020-2021.

L’émergence de l’éolien flottant

Un champ d'éolienne en mer avec un coucher de soleil

L’éolien flottant est encore moins développé que son homologue terrestre en France et pourtant c’est la technologie au plus fort potentiel de toutes les énergies renouvelables. En effet, les éoliennes flottantes ont une production plus stable et plus puissante car elles profitent au maximum des vents sans se soucier de la profondeur des eaux qui les abritent.

Qu’est-ce qu’une éolienne offshore flottante ?

Une éolienne flottante est installée en haute mer sur une structure flottante qui est amarrée au fond de la mer et reliée au réseau électrique terrestre. Contrairement aux éolienne marines classiques, elle n’a pas besoin de structure fixe reposant sur le fond de l’océan. Cela permet donc d’installer l’éolienne flottante très au large, là où les vents sont les plus forts. Une éolienne flottante produit donc plus d’énergie qu’une éolienne en mer fixe.

Mais les tarifs de l’électricité pour professionnels et particuliers ne vont pas bénéficier tout de suite des avantages de l’éolien flottant. Cependant même si les dispositifs sont encore en tests, les ingénieurs se montrent très enthousiastes. En effet, l’éolien flottant pourrait bien permettre à la France de rattraper son retard dans l’exploitation du vent.

Sources de l’article :

Auteur : Vincent T.